Le trouble est toujours déjà là, il habite nos corps et nos mondes
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d’autres façons d’accueillir et de prendre soin du trouble

L’urgence de considérer le trouble en tant qu’entité complexe - bio-psycho-sociale, toujours déjà politique (par opposition à un problème considéré sur un mode strictement scientifique/médical) s’est rapidement imposée pour toustes. Il a été question de mettre au travail le fait que le chômage, le sous-emploi, le manque de logement, la solitude, l’absence de perspectives sont des éléments qui se manifestent à travers le trouble psychique. D’où l’absolue nécessité de collectiviser une réflexion, aux côtés de groupements et d’associations de défense des droits et des besoins des personnes, sur les inégalités sociales et leur médicalisation.

Parmi ces questions : Comment éviter les stigmatisations à la base de discriminations multiples ? Dans un monde qui prône les politiques d’activation et sanctionne tout ce qui s’éloigne de la norme, comment appréhender des troubles psychiques d’origine sociale en constante augmentation ? Comment les populations et leurs autorités locales peuvent-elles prendre en considération les questions de santé mentale et éviter ainsi d’en faire seulement une question de spécialiste ? Comment permettre aux personnes de trouver leur propre chemin, celui qu’elles auront choisi, au sein d’un réseau bien plus large que celui - préétabli - de professionnels ?

Pour poursuivre ensemble ces réflexions, la campagne SEMER LE TROUBLE a fonctionné comme un lieu de passage, d’intrusion, de circulation où se sont croisées (et continuent de se croiser) quotidiennement des personnes intéressé.es par ces questions qui lient psychiatrie et société. Et c’est ensemble qu’il est tenté quelque chose de l’ordre du soin – car soigner, cela peut se faire en lien avec des tas de choses qui portent un tout autre nom que le "Soin" (au sens de cure), c’est créer, vivre avec, porter, résister, accompagner, se laisser porter. Nous osons croire que, plus les dispositifs seront multiples et variés, plus les systèmes d’aide et de soins seront décloisonnés, plus de nouveaux espace-temps - moins spécifiques au traitement du trouble mental - pourront émerger, assurer une continuité de présence et permettre le cheminement un peu plus sinueux (mais non moins riche) de celles et ceux d’entre nous qui en auront besoin.

Hospitalité – Le trouble savoir du trouble

Rencontrer, faire face et, plus encore, accueillir une personne en difficulté psychique s’avère difficile, perturbant et déconcertant. Comment sortir de l’embarras ? Que faire du trouble ? S’agit-il de le raisonner, de le réduire ou de le laisser venir, de part et d’autre ? Qui du professionnel ou du familier s’avère le plus apte à cet accueil ?

Les deux approches ont chacune leur force et leur faiblesse, leur registre et leur responsabilité. Elles gagnent à se maintenir en tension et à se compléter. À une époque où le pouvoir des experts domine des domaines toujours plus étendus de la vie, où la rationalité, l’intelligibilité, la responsabilité et l’efficience l’emportent sur le mystère, la sensibilité, la mutualité et l’errance, approfondir ces dernières nous parait propice à nous rapprocher de l’hospitalité antique ou éthique.

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De l’éthique individuelle à la pratique collective : la question de l’institution

L’hospitalité relève-t-elle d’une disposition humaine ouverte à son prochain ou est-elle l’effet d’une injonction institutionnalisée ? L’hospitalité est-elle une affaire d’éthique individuelle ou de politique collective ?

Nous partirons de ces questions qui ont accompagné l’histoire de l’hospitalité depuis l’Antiquité pour amorcer une série d’analyses sur les enjeux, les atouts, les possibilités et les difficultés de l’accueil des personnes en trouble psychique dans le milieu de vie.

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Parler de soi quand on parle de l'Autre (et inversement)

Quand une personne expose ses failles – volontairement ou non –, les projections vont bon train, et il n’est pas rare que l'Autre écrase ou infantilise plutôt que de chercher à s’éduquer.

Comment créer des cadres propices à la déconstruction des clichés associés au trouble psychique ? Et quelle légitimité avons-nous, en tant que travailleurs et travailleuses gravitant, de près ou de loin, autour de la psychiatrie, pour accueillir, soigner et sensibiliser au mieux ?

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Les communs du soin

L'Autre "lieu" poursuit également sa réflexion/expérimentation aux côtés d'autres groupes, et notamment celui des communaux. Ce dernier rassemble une constellation de personnes et de collectifs qui œuvrent à la réappropriation de nos rapports à des milieux de vie. Les Communaux est un lieu de partage d’enquêtes, d’interventions, de luttes, au plus loin de toute logique de délégation et de représentation politiques. Il s’agit de mettre en œuvre un travail d’exploration d’expériences de solidarité, de coopération, d’entraide et de réappropriation de savoir-faire.

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